La CNARELA a été conviée par la DGESCO le 6 janvier 2016 à une réunion ayant pour objet le 'projet de programme pour l’enseignement de complément Langues et cultures de l’Antiquité'.
Elle a tenu à rappeler son opposition à la réforme du collège. Elle a dénoncé l’éclatement de l’enseignement actuel du latin et du grec entre un Enseignement Pratique Interdisciplinaire de Langues et Cultures de l’Antiquité (EPI-LCA) et un enseignement de complément (EdC). Cet
éclatement est manifeste dans le projet de programme remis à la ministre par le Conseil Supérieur des Programmes avec un mois de retard, le 17 décembre 2015.
Elle a insisté sur le maintien des horaires actuels (latin 2h en 5e - 3h en 4e - 3h en 3e ; grec 3h en 3e), avec des cours
réellement ouverts à tous les élèves qui en font la demande, sans numerus clausus imposé pour des raisons budgétaires. Elle a affirmé une nouvelle fois la nécessité de moyens fléchés avec des horaires dédiés pour le latin et pour le grec.
Elle a demandé que soit prise en compte la situation actuelle sur le terrain :
- de nombreux collègues sont opposés à la réforme qui est mise en place en même temps sur les quatre niveaux du collège à la rentrée 2016. La complexité de la structure avec les EPI ne facilite pas la lisibilité pour les élèves, les familles et les personnels ;
- le syndicat des IA a alerté la ministre, dans une lettre ouverte datée du 13 décembre 2015, sur les 'tensions inédites observées dans les établissements' et sur 'le profond abattement, voire le désarroi des professeurs de lettres classiques et d’allemand' ;
- les fermetures annoncées de groupes de latin et de grec à la rentrée 2016 et les pertes dramatiques d’heures en lettres classiques sont bien réelles alors que la ministre met en avant un accès au latin et au grec pour tous et s’est engagée devant la représentation nationale à maintenir les horaires actuels. La CNARELA constate
malheureusement que les personnels de direction, encouragés par le syndicat majoritaire SNPDEN, prennent des
libertés avec les textes.
Enfin, à propos du projet de programme, la CNARELA a tenu à souligner les points suivants :
- Il est difficile de discuter de la mise en place du programme alors que les horaires sont diminués (50% en 5e ; 30%
en 4e et en 3e), ne sont pas clairement définis et varient selon les établissements. Nous avons évoqué deux cas de
l’académie de Rouen, dans lesquels l’enseignement de complément n’est ouvert qu’en 4e et où l’EPI est
uniquement assuré en 5e.
- Notre demande de constituer un groupe de réflexion sur les programmes n’a jamais été prise en compte. Ce groupe de réflexion devrait être constitué de l’Inspection générale de Lettres, de personnels qui assurent quotidiennement des cours devant des collégiens, issus de divers établissements, et des représentants des
associations littéraires réunies. Nous avons d’ailleurs fortement regretté que les associations APFLA-CPL, APLAES, APLettres, SEL et SLL n’aient pas été invitées à cette réunion alors qu’elles ont toujours été reçues en audience commune avec la CNARELA depuis les premières annonces de la réforme (deux fois au cabinet de la
ministre en mars et en juillet, et une fois à la DGESCO en juillet).
- Nous avons demandé une nouvelle fois qu’une consultation nationale de l’ensemble des collègues de Lettres
classiques soit organisée au plus vite afin de recueillir les avis de collègues en activité sur le projet de programme.